Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) propose des changements fiscaux majeurs pour 2025, visant à taxer davantage les retraités les plus aisés et à réduire certains avantages fiscaux.
L’égalité devant l’impôt : une question de justice fiscale
Dans un souci de justice et de cohérence fiscales, le président du CPO, Pierre Moscovici, justifie ces propositions : « Le rapport se fixe comme objectif de conforter l’égalité des citoyens devant l’imposition des revenus. Pour garantir l’acceptabilité des économies, il est essentiel de conforter l’égalité devant l’impôt, parce que c’est la clé du consentement à l’impôt. » Il précise également qu’il ne faut pas s’interdire l’usage du levier fiscal tant que les mesures restent mesurées et ciblées.
L’abattement de 10% sur les pensions dans le viseur
Le rapport cible notamment l’abattement de 10% sur les pensions, un avantage fiscal qui semble surtout bénéficier aux retraités les plus aisés. Les pensions de retraite et d’invalidité, souvent soumises à une CSG inférieure à celle des actifs, même pour les montants les plus élevés, sont particulièrement visées. Les économies d’impôts réalisées peuvent dépasser 3.000 euros par an.
Les retraités, moteurs de l’économie
En France, les seniors représentent 25% de la population, mais ils sont responsables de plus de 50% des dépenses dans plusieurs secteurs clés, tels que la santé, l’alimentation, l’équipement du foyer et les loisirs. Cette importance économique rend la décision de réduire leurs avantages fiscaux politiquement et économiquement délicate.
Objectif : réduire le déficit public
Avec un objectif de réduction du déficit public de 60 milliards d’euros d’ici 2025, les propositions du CPO pourraient générer jusqu’à 1,7 milliard d’euros de recettes supplémentaires.
D’autres pistes d’économies
Le CPO suggère également de supprimer la réduction d’impôt pour frais de scolarité et celle relative aux investissements en Outremer pour les personnes physiques. Le taux du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile pourrait passer de 50 % à 40 %, et la réduction d’impôt pour des dons de 66 % à 50 %. Le rapport propose aussi de relever le plafond du quotient familial et appelle à une conjugalisation complète de la décote pour éviter de désavantager les couples des classes moyennes par rapport aux personnes seules sans enfant à charge.