Pour les représentants du judaïsme français, la reconnaissance de l’État palestinien doit s’effectuer sous condition

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Bousculant les certitudes, la reconnaissance de l’État palestinien fait naître un tumulte à l’ombre du Proche‑Orient. Dans le camp politique comme auprès des représentants religieux, la décision française est perçue comme un geste lourd de sens, porteur d’espoir pour certains et d’inquiétude pour d’autres. Entre désir de paix et crainte d’une impasse, le débat s’enflamme et s’étend bien au-delà des frontières.

Annoncer la reconnaissance de l’État palestinien provoque des critiques intenses

Le président français promet une reconnaissance de l’État palestinien à l’ONU en septembre et assure que ce geste donnera « raison au camp de la paix » et « tort » au Hamas, raconte lemonde.fr. Le ministre Jean‑Noël Barrot souligne que l’initiative ne récompense pas le mouvement islamiste. La France rejoindrait alors 146 nations déjà engagées.

L’annonce a déclenché des critiques internationales. Benjamin Netanyahu assure que les Palestiniens cherchent un État à la place d’Israël. Pour le secrétaire d’État Marco Rubio, la décision est « imprudente », sert la propagande du Hamas et recule la paix. Donald Trump l’estime sans effet et juge que ce que dit son homologue n’aura aucun impact.

La droite et l’extrême droite dénoncent l’initiative. Marine Le Pen affirme que reconnaître un État palestinien revient à reconnaître un « État Hamas ». Le Conseil représentatif des institutions juives de France parle de faute morale et d’erreur diplomatique. Un sondage montre que 78 % des Français rejettent une reconnaissance sans condition. La communauté juive compte environ 500 000 personnes.

Les conditions du Consistoire central et du Fonds social juif unifié

Le Consistoire central juge que la reconnaissance de l’État palestinien sans conditions est prématurée. Il estime que ce geste affaiblirait les modérés et encouragerait les extrémistes. L’institution réclame la libération des otages, le désarmement du Hamas, la création d’une force de sécurité et la reconnaissance d’Israël.

Élie Korchia exprime sa colère et juge qu’aborder la reconnaissance de l’État palestinien sans garanties renforce l’incompréhension. Pour lui, l’annonce aurait dû être conditionnée au désarmement du Hamas et à la reconnaissance d’Israël. Ariel Goldmann estime qu’un geste sans désarmement ni retour des otages trahit les principes et offre une victoire symbolique au Hamas.

Pour ces responsables, une reconnaissance hâtive deviendrait une victoire symbolique pour le Hamas. Le CRIF avertit qu’en accordant ce qui doit être obtenu à la fin, la France encourage l’intransigeance. Ils rappellent que réclamer la libération des otages et le désarmement prépare la paix plutôt que de rejeter l’idée d’un État palestinien.

Contexte humanitaire et politique autour de la reconnaissance de l’État palestinien

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, 1 219 personnes ont été tuées en Israël et les représailles ont causé environ 59 587 morts à Gaza selon l’ONU. Après vingt‑et‑un mois de guerre, l’OMS estime qu’une grande partie de la population souffre de famine, et Médecins sans frontières constate un quart d’enfants et de femmes malnutris.

Paris cherche à bouger les lignes et espère relancer la perspective de deux États. Les pourparlers de cessez‑le‑feu piétinent après vingt‑et‑un mois de guerre. La France et l’Arabie saoudite veulent organiser une conférence internationale pour la paix, Riyad qualifiant la décision française d’historique. Washington la juge imprudente.

Pour ces responsables, la reconnaissance de l’État palestinien sans conditions galvaniserait des agitateurs antisémites. Ils rappellent que les conditions posées, comme la libération des otages et la reddition du Hamas, ne sont pas remplies. L’attaque du 7 octobre a fait plus de 1 200 morts, dont cinquante Français, et la communauté craint un regain de haine.

Une fin ouverte sur le chemin difficile vers la paix

La reconnaissance d’un État palestinien reste au cœur d’un débat entre quête de paix et recherche d’équité. Les représentants juifs français demandent des garanties pour que ce geste n’alimente ni la violence ni l’antisémitisme et ouvre la voie à deux États. Face à la crise humanitaire et à l’impasse des négociations, l’avenir de cette reconnaissance dépendra de la capacité des acteurs à poser des conditions et à renouer un dialogue sincère.

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