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ToggleUne mesure administrative étonne le Pays basque : une étudiante sénégalaise, saluée pour son sérieux, se voit contrainte de quitter la France. Sa situation, jugée exemplaire par ses enseignants, soulève l’indignation de ses formateurs. Tandis que l’heure de sa soutenance approche, les soutiens se multiplient, et cette jeune juriste voit son avenir bouleversé par une décision qui surprend tous ses alliés. Son parcours inspire un élan solidaire inattendu.
Une étudiante sénégalaise exemplaire face à l’OQTF
Selon le site sudouest.fr, cet été, Marie‑Thérèse Gomis boucle un mémoire sur la création, la cession et la transmission de l’entreprise. Elle prépare également, à la fois précise et méthodique, son agrément de conseillère en investissement délivré par l’Autorité des marchés financiers. Cette recherche juridique illustre son sérieux et son ambition professionnelle constante.
À 33 ans, cette étudiante installée à Boucau pour son mastère de droit des affaires voit son avenir bousculé. La préfecture des Pyrénées‑Atlantiques a notifié une obligation de quitter le territoire français exécutoire en août. Sa soutenance, prévue en septembre, devient incertaine sous cette pression administrative soudaine.
Face à ce revirement, plusieurs formateurs de la Talis Business School de Bayonne se mobilisent. Notamment Manuel Herrero, notaire et professeur de droit successoral, appose son nom sur une attestation. Jean‑Paul Gibert et Marion Minvielle soulignent la rigueur de son travail, tandis que Fabienne Ribes la qualifie d’exemplaire et de respectueuse.
Pourquoi l’étudiante se heurte à un obstacle administratif injuste
Arrivée légalement en France en août 2016, Marie‑Thérèse Gomis a enchaîné un cursus à Strasbourg, Paris, Mulhouse puis Rodez. Elle intègre ensuite un cycle mastère « expert en ingénierie patrimoniale » à Bayonne, renforçant ses compétences en droit patrimonial. Cette trajectoire démontre sa volonté d’excellence et sa passion pour le droit.
Le tribunal administratif de Pau a rejeté le référé de l’étudiante contre l’OQTF, tandis que la procédure au fond suit son cours. Une demande de recours gracieux, appuyée par tous ses formateurs, est à l’étude auprès du préfet Jean‑Marie Girier, espérant une révision de la décision contestée.
Manuel Herrero, Jean‑Paul Gibert et Marion Minvielle dénoncent cette mesure administrative. Ils saluent son engagement, sa rigueur et sa curiosité intellectuelle. Fabienne Ribes, directrice de la Talis Business School, insiste sur son profil « respectueux » et son potentiel pour enrichir le secteur juridique.
Un avenir professionnel prometteur menacé par l’expulsion administrative
La société BM Expertise (BME) a repéré son potentiel lors d’un stage en 2023. En juin 2023, elle rejoint le CDI, suspendu pour achever sa formation à Bayonne. Frédéric Bulf indique qu’elle dirigera avec lui le service juridique patrimonial, où elle sera chef de mission et directrice générale associée.
La première OQTF, signée par le préfet du Val‑d’Oise en mars 2021, est confirmée en janvier 2023. La seconde, émanant du préfet de l’Aveyron en septembre 2023, reste en appel devant la justice administrative. La troisième, datée du 10 juin 2025, suscite une vive inquiétude quant à sa portée.
Marie‑Thérèse s’interroge : « Pourquoi cet acharnement ? » L’OQTF mentionne un « manquement manifeste de déférence » et l’absence d’attaches privées, malgré son frère et sa sœur à Paris et deux oncles, dont un vicaire épiscopal à Mulhouse. La circulaire Retailleau de janvier 2025 accentue la rigueur, rompant avec la circulaire Valls de 2012.
Une issue incertaine malgré les soutiens profonds et déterminés
Les professeurs, les employeurs et Marie‑Thérèse elle‑même attendent désormais une réponse du préfet. Malgré l’obstacle, leur mobilisation illustre la valeur de son parcours et de sa contribution juridique. La procédure au fond, en cours auprès du tribunal administratif, pourrait offrir une issue favorable. Cependant, cette étudiante poursuit ses efforts, déterminée à préparer sa soutenance et à défendre son intégration sur le territoire national.