À Bordeaux, Esteban cultive l’excellence. Son engagement et sa détermination, jour après jour, ont marqué le lycée. Lycéen studieux, il a obtenu la mention très bien au bac, mais ses ambitions rencontrent un mur inattendu. Parcoursup refuse de prendre la mesure de son parcours, laissant son rêve en suspens. Il n’a reçu aucun avertissement et ce jeune élève voit s’éloigner l’accès aux grandes écoles, malgré un dossier irréprochable.
Pourquoi le Parcoursup peut trahir un dossier brillant
Le 2 juin, Esteban a découvert que ses 17 vœux sur Parcoursup se soldaient par des refus initiaux, raconte le site sudouest.fr. Les IEP de Paris et de Bordeaux ont décliné sa candidature malgré sa mention très bien. Cette première salve l’a surpris, tant son dossier semblait complet et prometteur.
Sa note d’avril au concours commun des IEP de Toulouse, Strasbourg, Saint-Germain-en-Laye, Rennes, Lyon, Lille et Aix-en-Provence n’a pas suffi. Les jurys ont compris qu’une moyenne équilibrée ne garantissait pas l’accès. Il s’est retrouvé exclu de huit destinations clés sans appel après cette étape cruciale, malgré ses efforts constants et son dossier complet.
Pour quatre autres vœux, il figure sur liste d’attente : 52e place à l’IEP de Fontainebleau et 242e pour la licence de Sciences politiques à Lille. Les autres dossiers restent bloqués ailleurs. Au total, onze refus confirment l’échec de son orientation. Ces chiffres soulignent la rigueur et la sélectivité du système.
Comment le Parcoursup prend en compte le contrôle continu
Les épreuves finales comptaient pour 60 % du bac, tandis que le contrôle continu pesait 40 %. Esteban a dû digérer ce choc à deux semaines des examens. Sa mère, Émilie Montagnon, évoque son état : abasourdi, il a traversé trois jours sombres avant de mobiliser de nouveau toute son énergie.
Il a ensuite obtenu 14 en philosophie, 16 en géopolitique et 18 en sciences économiques et sociales. À l’oral d’histoire, son exposé sur le génocide de 1908 en Namibie a été salué par les examinateurs. Cette session finale lui a valu 16,8 de moyenne.
Parallèlement, son engagement a brillé hors des cours. Délégué depuis la sixième, il a été écodélégué, produisant une vidéo sur le tri des déchets en carton. Musicien en répétition et tuteur des CE2 tous les mardis, il vivait pourtant à cinquante minutes de car de la rive droite. Ces initiatives restent invisibles dans Parcoursup.
Une sélectivité qui défie la notion de mérite populaire
Dans la grille d’analyse des candidatures à Sciences Po Bordeaux, le critère « engagement et activités » compte pour 15 % de l’appréciation finale. Esteban a mis toutes les chances de son côté. Entre vidéo sur le tri des déchets et soutien aux CE2, sa volonté transparaissait à chaque instant.
En mai 2024, Sud Ouest l’a photographié au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine lors de la simulation du Parlement européen. Fidèle à son rythme, il n’a assisté qu’à deux soirées en deux ans. Sa passion pour l’actualité politique transparaissait chaque jour. Il aidait aussi les plus jeunes élèves à progresser.
Sa mère, enseignante, s’est effarée : « Où est la méritocratie ? » Elle a écrit à Dominique Darbon, directeur de Sciences Po Bordeaux, et appris que l’admissibilité se calcule sur l’écart entre la moyenne du candidat et celle de sa classe. Lors de la phase complémentaire, la licence de Sciences politiques à l’Université catholique de l’Ouest à Niort lui a été proposée.
Un ultime espoir pour l’avenir malgré les portes fermées
Malgré onze refus et un parcours où six camarades affichaient déjà la mention très bien avec des moyennes de 15 au premier trimestre et de 14 au second, Esteban reçoit une proposition de licence de Sciences politiques à l’Université catholique de l’Ouest à Niort. Sa famille monoparentale, contrainte par des frais trop élevés, voit cependant l’IEP de Saint-Germain-en-Laye réserver dix places aux mentions très bien comme dernier horizon.