Les regards se tournent vers la prochaine annonce de Safran, tant attendue par les acteurs industriels et syndicats. Après des mois de négociations et de retours en arrière, l’heure du choix approche enfin. Deux sites français et deux internationaux restent en lice, tandis que la question du coût de l’énergie pèse lourdement sur la décision. Le suspense demeure entier avant le verdict imminent.
Un choix décisif attendu pour le site Safran
Plusieurs territoires rivalisent pour accueillir cette future usine. L’Oregon et le Québec font figure de candidats sérieux, soutenus par des offres attractives sur les tarifs énergétiques. Deux départements français, l’Ain et le Territoire de Belfort, restent également en course. Chacun met en avant ses atouts logistiques.
Selon des informations communiquées lors d’un CSE central fin juin, le dossier se jouera sur la stabilité et le coût de l’électricité. Cette donnée représente un critère clé, car l’énergie constitue près de 40 % du coût de fabrication des freins carbone. Chaque territoire promet des garanties de long terme.
Un premier projet avait ciblé Feyzin, mais il a été abandonné. L’implantation initiale, annoncée par Emmanuel Macron, prévoyait un site de 14 hectares. Depuis, l’enjeu financier et environnemental a rebattu les cartes. Désormais, la décision finale reviendra à l’équipementier.
Safran et l’héritage du projet Feyzin revisité longtemps
Au départ, un site de plus de 14 hectares à Feyzin, près de Lyon, avait été retenu. L’annonce présidentielle évoquait un investissement de 400 millions d’euros. Plus de 200 emplois devaient voir le jour. La synergie avec l’usine voisine de Villeurbanne devait renforcer la R&D locale.
La crise sanitaire de 2020 a bouleversé ce plan. Puis l’explosion du prix de l’électricité en 2022 a contraint à différer la décision de 18 à 24 mois. Olivier Andriès a souligné que l’augmentation des tarifs remettait en cause la rentabilité. Le projet a ainsi été relancé en compétition.
Depuis quatre ans, rien n’a changé, si ce n’est l’examen approfondi de chaque site. Les débats ont porté sur la sécurisation des approvisionnements et l’équilibre financier. L’ombre de Feyzin plane toujours, même si cette option n’est plus envisagée par le groupe.
Pression syndicale et enjeux stratégiques pour l’industrie nationale
Les syndicats FO Métaux ont salué l’intérêt du Québec et des États‑Unis, qui offrent des tarifs avantageux pour l’énergie. Ils estiment que la balle est désormais dans le camp du gouvernement pour aligner l’offre française. L’objectif reste clair : préserver la compétitivité industrielle.
La CGT plaide aussi pour une option nationale, soulignant l’importance d’un signal fort. Les aides de France 2030 ont été mobilisées avec RTE, EDF et les collectivités, dans le but de proposer une offre compétitive. Le cabinet du ministre de l’Industrie insiste sur cet effort collectif.
Quoi qu’il arrive, Safran devra arbitrer entre attractivité économique et responsabilité sociale. L’entreprise perçoit déjà des subventions, et son rôle de leader suppose la création d’emplois sur le sol français. La décision finale, imminente, déterminera l’avenir de cette filière innovante.
Une décision qui déterminera l’avenir industriel français
Le suspense autour de ce choix stratégique souligne l’importance du coût énergétique et de la compétitivité territoriale. Quel que soit le site retenu, la décision de Safran marquera une étape cruciale pour l’industrie aéronautique en France. Les acteurs locaux attendent désormais un engagement concret pour l’emploi et la transition énergétique. Les collectivités et les salariés observent chaque détail.