La récente prise de parole du futur chef des forces navales américaines a surpris les observateurs. À travers ses mots, les sous-marins australiens se retrouvent au cœur d’un débat stratégique majeur. La mer change, les alliances aussi, et chacun s’interroge sur la capacité des industriels à répondre à des engagements déjà fragilisés. Les enjeux économiques, politiques et militaires se croisent, rendant le sujet incontournable aujourd’hui.
Un pacte AUKUS fragilisé et les sous-marins australiens en question
Selon le site lemarin.ouest-france.fr, la première phase de l’accord de sécurité de 2021 prévoit la rotation de quatre sous-marins américains et d’un britannique depuis un port en Australie‑Occidentale. Elle prévoit ensuite la vente de trois à cinq sous‑marins Virginia et la construction de remplaçants équivalents pour constituer des sous‑marins australiens indispensables. Cette ambition forme le cœur du pacte AUKUS.
Le 24 juillet, l’amiral Daryl Caudle a expliqué au Sénat que la cadence actuelle rendait la livraison irréaliste. Selon lui, il faudrait livrer 2,2 à 2,3 sous-marins Virginia chaque année, ce qui suppose de doubler la capacité et d’atteindre une amélioration totale. Il a insisté sur l’urgence d’une transformation industrielle.
Cette difficulté a conduit le Pentagone à revoir le pacte, sur ordre du président Donald Trump, suscitant des doutes chez les alliés. Le sénateur Mike Rounds a évoqué le cas du USS Boise, un sous‑marin immobilisé depuis 2017, et l’amiral a admis que cette situation, inacceptable, devait être étudiée.
Une industrie sous pression face aux sous-marins australiens
La réalité industrielle est plus terne. Depuis 2022, le rythme de construction des sous-marins Virginia n’a jamais dépassé 1,2 unité par an. L’objectif est de revenir à deux unités d’ici 2028, puis de monter à 2,33 unités afin de remplacer trois à cinq navires cédés à Canberra et combler le retard accumulé.
Outre la vente, le plan comprend le déploiement tournant de quatre sous-marins nucléaires américains et d’un britannique à partir d’un port occidental australien. Les États-Unis et le Royaume‑Uni aideront ensuite l’Australie à construire trois à cinq navires d’un nouveau design afin d’atteindre une flotte de huit unités.
Conscient des difficultés, l’amiral Caudle a exhorté les chantiers à freiner l’attrition du personnel et à recourir à des solutions inventives, notamment l’externalisation. Il a souligné que seule une mobilisation générale permettrait d’atteindre 2,3 navires par an, faute de quoi l’engagement envers les alliés et la modernisation de la flotte seraient impossibles, et les sous-marins australiens resteraient un rêve.
Examen politique et enjeux stratégiques pour l’alliance mondiale
En juin 2025, l’administration de Donald Trump a demandé au Pentagone de réexaminer l’accord AUKUS, faisant craindre un report du calendrier. L’Australie et le Royaume‑Uni ont exprimé leur confiance, mais ce débat montre combien la mise en œuvre dépend d’un équilibre politique fragile dans un contexte international en mutation.
Le texte adopté au Congrès en décembre 2023 prévoit la vente d’au moins trois sous-marins Virginia à l’Australie, les livraisons étant envisagées pour 2032, 2035 et 2038. Deux navires supplémentaires pourraient suivre. Les États-Unis devront construire trois à cinq remplaçants pour conserver leur flotte et soutenir ces sous-marins australiens.
Des voix soulignent qu’avant de promettre davantage de navires, Washington devrait rénover des bâtiments comme l’USS Boise, bloqué depuis près de dix ans. D’autres estiment que seule une coopération élargie avec le Royaume‑Uni et éventuellement la France permettra de tenir le pacte, tant la tâche est colossale.
Réalité industrielle et avenir des alliés océaniques incertains
Face aux ambitions, la réalité industrielle pèse de tout son poids. Les difficultés du secteur, la lenteur des réparations et l’ampleur des investissements nécessaires montrent que rien n’est acquis. La voix de l’amiral Caudle rappelle que seule une coopération sincère et un effort massif permettront d’éviter que les promesses ne s’évanouissent. Les prochains mois diront si l’alliance saura transformer l’essai sans sacrifier ses propres besoins, notamment pour les sous-marins australiens.