L’ancien présentateur du JT Benoît Duquesne découvert sans vie à 56 ans sur sa péniche, sa fille Marie a pris sa relève à la télé

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Des voix s’élèvent encore lorsqu’on évoque Benoît Duquesne, figure familière des journaux télévisés, dont la disparition brutale a bouleversé rédactions et téléspectateurs. Dans le sillage d’un sourire discret, il incarna l’exigence du service public et la passion du terrain. Son parcours intense révèle bien des moments marquants qu’il convient aujourd’hui de retracer, entre souvenirs collectifs et échos familiaux qui résonnent encore.

Une vie dédiée à l’information, Benoît Duquesne illumine encore le souvenir

Le 3 juillet 2014, le quartier de Saint-Germain-des-Prés bruisse d’activité, rappelle le site purepeople.com. Entre le Café de Flore et les Deux Magots, trois platanes dessinent un écrin où le plateau de Complément d’enquête prend forme. Caméras réglées, micros calés, le présentateur orchestre chaque détail avec calme et précision d’une rigueur rare.

Face à lui, Bernard-Henri Lévy, longtemps hésitant, cède finalement à la conversation serrée. Il confie que la passion exprimée, la courtoisie mêlée de fermeté, ainsi que l’élégance presque dandy du journaliste ont dissipé ses réserves. Arielle Dombasle observe, amusée, cette scène où intellectuel et reporter croisent leurs arguments.

Tout au long de l’échange, l’humour et la répartie vive du présentateur adoucissent la tension. Blagues soufflées entre deux prises, clin d’œil à l’équipe technique, il paraît inépuisable. Personne ne pressent que, quelques heures tard, le calme de la Seine enveloppera ce sourire la dernière fois.

Des échanges ardents qui soulignaient une rigueur journalistique rare

Infatigable, le reporter passé par Londres puis Europe 1 abordait chaque sujet avec la même flamme. Documents annotés, fiches colorées, minutage précis : rien ne lui échappait. Cette méthode, acérée sans être sèche, fascinait collègues et invités, lesquels savaient qu’aucune question essentielle ne resterait sur la table.

Cette exigence atteint son sommet quand Benoît Duquesne interroge Bernard-Henri Lévy, ce 3 juillet. L’écrivain, d’abord prudent, découvre un interlocuteur direct mais loyal. Il avouera plus tard avoir accordé sa confiance en quelques instants, convaincu que, même dans le débat musclé, la recherche de vérité demeurait première.

L’interview terminée, l’équipe replie le matériel. Rires rapides, tapes sur l’épaule, promesse d’un café prochain : la tension retombe sans laisser de trace. Bernard-Henri Lévy, touché par la justesse des questions, songe déjà à prolonger le dialogue hors caméra, persuadé d’avoir rencontré un futur ami.

L’héritage vivant de Benoît Duquesne inspirant la nouvelle génération

Après le tournage, le journaliste rejoint sa péniche amarrée à L’Île-Saint-Denis. Le 4 juillet 2014, un collègue découvre son corps inerte, foudroyé par une crise cardiaque à 56 ans. France 2 annonce aussitôt la perte et promet un hommage lors du journal de 20 heures, diffusé le soir même solennellement.

Les hommages affluent. François Hollande salue « un défenseur de la liberté d’information », Manuel Valls évoque « un visage marquant du service public ». Yvan Martinet, sidéré, rappelle la robustesse apparente de son camarade. Chacun souligne la rigueur, la curiosité et l’humanité qui fondaient sa démarche quotidienne aux yeux de tous.

Le 10 juillet 2014, l’église Jeanne-d’Arc de Versailles se remplit d’amis, de confrères et de proches. Gilles Bouleau, Jean-Pierre Elkabbach, Laurent Delahousse, David Pujadas se rangent près d’Élisabeth et des enfants Pierre, Marie, Mélanie, Mathilde. Depuis, Marie poursuit, à BFMTV Nice, la passion paternelle en qualité de secrétaire générale de la rédaction.

Les images restent, la relève assure une continuité fidèle

Onze ans ont passé, pourtant le souvenir du présentateur continue de nourrir un esprit de journaliste exigeant. Les archives, les témoignages et surtout l’engagement enthousiaste de sa fille démontrent que la passion traverse le temps. Tant que des voix curieuses questionneront le monde, l’empreinte du professionnel restera un guide discret et bienveillant pour les générations qui viendront à leur tour.

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