Ce seul barrage aura la puissance de tout le nucléaire français : Pékin active la construction de son titanesque projet hydraulique à 165 milliards de dollars

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Une nouvelle étape dans la course à l’énergie se joue sur les hauteurs du plateau tibétain, où le futur barrage de Motuo promet de redéfinir l’équilibre. Avec ses 60 gigawatts prévus, il rivalise directement avec l’arsenal nucléaire français. En parallèle, le choix de ce site soulève des doutes face aux enjeux écologiques et humains, tout en gardant intacte la volonté de Pékin.

Les enjeux géants et mondiaux du barrage tibétain

Selon le site bfmtv.com, le projet vise à tirer parti du massif tibétain pour exploiter un potentiel hydraulique inédit dans la région, grâce à un barrage monumental et soigneusement conçu. Il dépasse largement l’ancien record détenu par les Trois-Gorges, une référence mondiale. Au cœur de cette ambition se trouve la volonté de sécuriser l’approvisionnement énergétique national et régional.

Le budget alloué à cet ouvrage atteint 165 milliards de dollars, soulignant l’importance stratégique accordée par Pékin depuis l’annonce officielle. Cette somme englobe la construction de l’infrastructure colossale, les études géotechniques rigoureuses et les équipements de pointe. Elle reflète la détermination à dominer le secteur des énergies renouvelables malgré une empreinte financière sans précédent.

Plusieurs ONG dénoncent l’impact social et environnemental du projet sur les communautés locales et la biodiversité. Le plateau tibétain abrite déjà 34 barrages actifs. Cela a provoqué plus de 120 000 déplacements forcés ces dernières années. La mise en œuvre de Motuo pourrait concerner jusqu’à un million d’individus, exacerbant les tensions régionales et humanitaires.

Une stratégie énergétique renouvelable et maîtrisée par Pékin

La Chine s’impose comme leader mondial dans l’installation de panneaux solaires, couvrant de vastes territoires désertiques et montagneux. Chaque année, elle installe plus de modules qu’aucun autre État. Parallèlement, elle maintient des centrales au charbon. Cela pour pallier les fluctuations d’énergie et garantir une alimentation stable aux ménages et aux industries.

D’après l’ONG International Campaign for Tibet, Pékin pilote 193 projets de barrages en cours ou à l’étude. Cela en cumulant jusqu’à 270 GW de production potentielle une fois achevés. Ce total équivaut à l’intégralité de la capacité électrique allemande, soulignant l’ampleur de cette ambition. Ces chiffres illustrent un effort massif engagé depuis plusieurs décennies.

Près de 80 % de ces projets dépassent 100 MW, signe d’une préférence pour les installations d’envergure spectaculaires et à long terme. À titre de comparaison, le plus grand barrage français, Grand’Maison dans l’Isère, n’offre que 1800 MW. Cette disproportion montre la fascination pour les méga-barrages et leurs retombées économiques.

Les conséquences géopolitiques du barrage sur l’eau transfrontalière

La localisation du barrage sur le Yangtsé suscite l’alarme chez l’Inde et plusieurs pays du sud-est asiatique. Ces derniers qui dépendent de son débit pour l’agriculture et les besoins domestiques. Ces États craignent un accaparement croissant des ressources hydriques par Pékin. Les débats sur le partage équitable de l’eau tibétaine s’intensifient ainsi.

En Tibet, 34 barrages ont déjà déplacé plus de 120 000 habitants sans véritable consultation locale, rappelle l’ONG ICT. Si le parc atteint 193 ouvrages, un million de personnes pourraient voir leur foyer bouleversé. Ce désengagement des populations alimente la controverse.

Les vagues de chaleur extrême menacent le fonctionnement des turbines et suscitent des interrogations sur la résilience de l’ouvrage. De plus, la région se situe en zone sismique, ce qui renforce les doutes quant à la durabilité et à la sécurité de ce mégaprojet hydroélectrique.

Un futur incertain pour l’équilibre énergétique et social

Si ce barrage colossal se concrétise, il promet de transformer profondément le paysage énergétique de la Chine, tout en exerçant un pouvoir de contrôle inédit sur l’eau du Yangtsé. Toutefois, les défis écologiques et humains demeurent prégnants. Entre enjeux climatiques, tensions géopolitiques et risques sismiques, l’ampleur du projet invite à questionner la viabilité et l’équilibre à long terme de cette entreprise monumentale.

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