Paris : un des sites de baignade dans la Seine refermé après la découverte d’un sac suspect
La baignade dans la Seine, réautorisée depuis le 5 juillet dans le cadre de l’héritage des Jeux Olympiques de Paris 2024, connaît déjà des perturbations. L’un des trois sites parisiens a dû être refermé ce vendredi 11 juillet en raison d’un sac au contenu suspect découvert dans le fleuve. Ce retour de la baignade après des décennies d’interdiction soulève de nombreuses questions sur la sécurité et la qualité de l’eau, alors que les autorités mettent tout en œuvre pour garantir un cadre sécurisé aux nageurs.
Les Parisiens peuvent officiellement se baigner dans la Seine depuis le 5 juillet, dans trois zones surveillées : à Bercy (XIIe), au bras Marie (IVe) et au bras de Grenelle (XVe). Pourtant, à peine inaugurés, les sites avaient dû fermer temporairement le 6 juillet en raison des fortes précipitations. Ils avaient rouvert au public jeudi 10 juillet. Ce contexte montre bien les défis logistiques à relever pour maintenir ces espaces de baignade ouverts et sûrs, surtout en période de pluie où les risques pour la santé augmentent.
Mais dès le lendemain, le site du bras de Grenelle (XVe arrondissement) a de nouveau été fermé. En cause : la découverte d’un sac suspect flottant à la surface du fleuve. Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement, a confirmé l’intervention des forces de l’ordre. Le contenu du sac, indéterminé pour l’instant, a été envoyé en laboratoire pour expertise. Selon la Ville de Paris, le sac ne se trouvait pas dans la zone de baignade délimitée par des filets, mais la prudence a conduit à sa fermeture temporaire. Cette situation met en lumière la nécessité d’une surveillance attentive dans les zones de baignade publiques, pour assurer la sécurité des nageurs.
Anthony Samama, adjoint à la sécurité dans le XVe, a précisé que le sac contenait « des organes non identifiés, possiblement d’origine animale », ce qui justifie l’analyse en cours. La réouverture du site est conditionnée à la levée complète du doute sur le risque sanitaire. Cela soulève des questions sur les impacts environnementaux et sociaux de la baignade dans la Seine, qui a longtemps été considérée comme une zone à éviter pour des raisons de santé publique.
La baignade dans la Seine : un retour très encadré
Interdite depuis 1923, la baignade dans la Seine est à nouveau autorisée dans certains espaces précis et surveillés. Cet assouplissement réglementaire s’inscrit dans le projet d’héritage des Jeux Olympiques 2024, avec un investissement massif de 1,4 milliard d’euros dédié à la dépollution du fleuve. Selon les autorités régionales, environ 75 % de l’objectif de qualité de l’eau a été atteint. Cette amélioration est essentielle pour établir la confiance du public envers la baignade dans ce fleuve emblématique de Paris.
Chaque jour, la qualité de l’eau est testée, et un système de signalisation par drapeaux (rouge, orange, vert) informe les baigneurs sur les conditions sanitaires. Toutefois, la météo joue un rôle crucial : les fortes pluies peuvent entraîner des rejets d’eaux usées dans la Seine, notamment en amont de Paris. Cela souligne l’importance de la sensibilisation du public sur les risques associés à la baignade après des précipitations importantes.
Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge des Sports, a rappelé que selon le protocole en vigueur, une accumulation de plus de 10 mm de pluie en moins de 12 heures entraîne automatiquement la suspension de l’accès aux bassins, en attendant les résultats bactériologiques. Cela met en avant la nécessité d’un système de gestion de crise efficace pour minimiser les impacts sur la baignade et assurer la sécurité de tous.
Un défi sanitaire et logistique permanent
Le bassin de rétention d’Austerlitz a permis de limiter les déversements lors des précipitations du 6 et 7 juillet, mais les risques demeurent. Si la baignade dans la Seine est désormais une réalité, sa pérennité repose sur un équilibre fragile entre gestion des infrastructures, conditions météorologiques, et vigilance constante des services municipaux. Ce défi met en lumière l’importance d’une coopération entre les autorités locales, les citoyens, et les experts en environnement pour assurer un avenir durable à la baignade dans la Seine.