Dans cette zone océanique sous haute tension, deux porte-avions chinois s’avancent sans détour vers un espace gardé par Washington. Cette percée, inattendue et massive, brouille des lignes de défense bâties depuis des décennies, tandis que chaque radar, chaque poste d’écoute et chaque chef d’état-major se demande, le souffle court, quelle riposte suivra une telle audace déjà épiée par tous, partout.
Deux porte-avions chinois défient la première chaîne d’îles stratégique
geo.fr raconte qu’entre mai et juin 2025, le Liaoning et le Shandong ont franchi la première chaîne d’îles, ligne invisible qui longe Okinawa et encercle Taïwan. Les deux bâtiments ont pénétré cet écrin sous surveillance américaine, rompant la distance de sécurité que Washington maintenait depuis longtemps entre les forces adverses.
Sans ralentir, l’escadre a mis cap au sud-est vers Guam, cœur militaire des États-Unis dans la seconde chaîne d’îles. Ce repli apparent vers l’immense base aérienne rappelle que tout couloir océanique peut devenir un couloir aérien, puisque les ponts d’envol répétaient inlassablement leurs cycles de combat, jour et nuit, aussi.
Les radars japonais ont compté jusqu’à quatre-vingt-dix catapultages ou appontages quotidiens sur chaque navire, chiffre vertigineux pour un équipage encore novice. Dans le même temps, les chasseurs chinois frôlaient les avions de patrouille nippons, illustrant une prise de risque qui a troublé les habitants déjà méfiants de l’archipel insulaire entier.
Une démonstration calculée qui aiguise les tensions régionales
Dans ces eaux proches de Taïwan, chaque récif symbolise un désaccord. Pékin revendique la majeure partie de la mer adjacente et considère l’île démocratique comme province égarée. Washington, de son côté, équipe et conseille Taipei, tandis que Tokyo renforce Okinawa, persuadé que la prochaine crise éclatera ici plus tôt que prévu.
Selon Christopher Sharman, chercheur au Naval War College, l’incursion permet aux porte-avions chinois d’opérer loin du continent, en paix comme en guerre. Ce déploiement repousse la bulle protectrice des forces américaines et expose directement leurs garnisons, affirmant que la haute mer reste un terrain où se teste l’endurance collective permanente.
Ces sorties répétées ne visent pas seulement à impressionner. Elles donnent aux équipages, encore jeunes, une expérience rare en eaux inconnues. Chaque appontage, chaque catapultage affine la coordination, contrôle l’usure du matériel et prépare, sur le long terme, d’éventuelles missions loin d’Asie, voire sur d’autres océans peu familiers et dangereux.
La montée en puissance future des porte-avions chinois suscite l’attention
Pour Pékin, la portée lointaine passe surtout par la mer. Hors de Djibouti, seule base étrangère significative, les ponts d’envol garantissent un accès là où les ports manquent. Chaque coque permet de hisser le drapeau national et d’accompagner des avions capables de modifier l’équilibre d’un conflit en un instant, nettement.
Aujourd’hui, la flotte aéronavale chinoise compte trois bâtiments diesel, contre onze unités nucléaires pour les États-Unis. Pékin promet d’en aligner six d’ici 2040, même si le type de propulsion reste à trancher. Ce calendrier, déjà inscrit dans les chantiers, révèle une ambition aussi technique que politique et financière à long.
Longtemps, le coût jugé trop élevé freinait ces décisions. Désormais, le budget suit, car Pékin voit dans chaque pont en acier un moyen d’affirmer sa place mondiale. Ainsi, la mer de Chine devient banc d’essai, tandis que l’Atlantique ou l’océan Indien pourraient demain accueillir ces silhouettes géantes sans grande opposition potentielle.
Les équilibres du Pacifique se redessinent sous nos yeux
Cette sortie audacieuse rappelle que l’espace maritime n’est jamais figé. En combinant projection aérienne et maniement du risque, Pékin teste autant sa propre logistique que la vigilance de Washington. L’ombre portée des futurs ponts d’envol pèse déjà sur les débats stratégiques. Reste à savoir si la prochaine manœuvre cédera la place aux négociations ou ouvrira une ère d’escalade durable, globale.