Le Maillot Jaune Ben Healy sur la chute de Pogacar : « J’ai parlé avec Jonas (Vingegaard) et il a dit  »on l’attend » »

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Un Maillot Jaune fragile attire toujours les regards, surtout quand la route, plate en apparence, cache des pièges autour de Toulouse. À quatre kilomètres de l’arrivée de la 11e étape, Tadej Pogacar a heurté la roue de Tobias Halland Johannessen et a chuté, tandis que le groupe Maillot Jaune a ralenti, signe d’un respect instinctif qui a surpris même les suiveurs.

Respect renforcé autour du Maillot Jaune après la chute

Selon le site lequipe.fr, le Slovène s’est remis en selle, mais sa chaîne bloquée lui a coûté une vingtaine de secondes avant qu’Adam Yates ne le relance. Voyant l’incident, les poursuivants ont aussitôt freiné, conscients qu’un sprint prématuré paraîtrait mesquin sur ce secteur urbain.

Ben Healy, leader du général, a roulé à la hauteur de Jonas Vingegaard et a soufflé : « On l’attend ? ». Le Danois a acquiescé aussitôt, lui rappelant leur duel respectueux. Le peloton s’est rangé à droite, laissant Pogacar combler l’écart sans paniquer.

Remco Evenepoel a confirmé la trêve, tandis que Matteo Jorgenson parlait de « décision collective ». Une poignée de mètres plus loin, l’ingénieur radio d’EF Education signalait que la vitesse tombait de 50 à 32 km/h. L’épisode rappelle qu’exploiter une chute enlève plus d’honneur qu’elle n’offre de secondes.

Le peloton démontre qu’un Maillot Jaune n’est jamais seul

Le tracé longeait la Garonne avant d’achever un anneau de 156,8 km autour de Toulouse, avec la muraille de Pech David — 800 m à 12,4 % — placée à 8,8 km. Ce mur, court mais brutal, imposait des jambes légères. Tous redoutaient une cassure avant les Pyrénées.

Jonas Vingegaard a lancé la première salve, Remco Evenepoel a répliqué, et Pogacar a calé le rythme. Devant, Jonas Abrahamsen prolongeait son échappée, accompagné par Mauro Schmid, tandis que les sprinteurs abandonnaient leurs espoirs. La tension, palpable dans chaque virage, montait encore.

Au classement, Healy garde 29 secondes sur Pogacar, Evenepoel reste à une minute, et Vingegaard suit à 1’17”. Ces marges, modestes mais vitales, auraient explosé sans le freinage solidaire, preuve que le Tour se gagne aussi par l’éthique sportive partagée. Encore.

La victoire d’Abrahamsen et les enjeux à venir

Le Norvégien Jonas Abrahamsen, revenu d’une clavicule cassée il y a tout juste quatre semaines, a mené un raid victorieux de 156 km avant de battre Mauro Schmid d’une longueur dans les rues roses. Le Maillot Jaune, lui, a franchi la ligne sans perte de temps.

La topographie de l’étape, ponctuée de cinq côtes, a neutralisé les purs sprinteurs. Le Pech David, avec des rampes à 20 %, a servi de tremplin aux puncheurs, puis les dix, six et quatre secondes de bonification ont tenu un public chauffé par le soleil.

Le Maillot Jaune Ben Healy sait que l’accalmie prend fin dans les Pyrénées. Dès la montée d’Hautacam, Pogacar cherchera à reprendre l’initiative, tandis que Vingegaard profitera d’un terrain plus raide. La course promet un bras de fer que le coup de frein toulousain n’a fait que retarder.

Ultime leçon de solidarité avant la haute montagne

L’épisode toulousain prouve qu’une victoire sans panache vaut moins qu’un duel équitable. Le peloton a montré qu’il sait conjuguer vitesse et élégance, même à 50 km/h. Les pentes d’Hautacam changeront vite le ton, mais le freinage commun restera, rappel constant de l’esprit sportif. Demain, chacun reprendra son rôle d’attaquant, les visages durciront, cependant la mémoire collective gardera ce pacte inattendu.

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