Au sommet d’un ouvrage discret, un ballet d’hirondelles éclaire le ciel. Le mur de nids artificiels vient d’offrir une chance inédite à ces petites voyageuses. Les oiseaux affluent, la colonie grandit et la curiosité s’allume déjà chez les passants qui suivent le vol des premières silhouettes. Chaque battement d’aile confirme qu’une idée patiemment façonnée, loin du tumulte, trouve enfin son but.
Un nouveau soutien fortifie le mur de nids artificiels
Les rêves prennent vie lorsque l’ingéniosité s’unit à l’audace. Ainsi Georges Herzog, naturaliste de Kembs et pilier de la LPOn, l’a démontré en février 2025, raconte france3-regions.franceinfo.fr. Faute de carotter l’ancien mur de guidage à Niffer, il a construit un bloc de béton armé doté de trente-six cavités.
Le projet a conquis Martin Manigold, chargé des voies navigables de France, car son regard sur le canal rejoint la passion du bénévole. Grâce à lui, VNF a libéré vingt mille euros, tandis qu’une association suisse complétait le budget, ouvrant l’achat immédiat des moules et du ciment solides.
La cavité, inclinée afin de laisser l’eau s’écouler, marie solidité et douceur. Très vite, chaque couloir sec attire un couple curieux. Observant les premiers va-et-vient, Georges Herzog a soufflé, enthousiaste : ça fonctionne, et lui, simple bâtisseur passionné, goûte enfin le résultat concret de ses efforts accomplis.
Le mur de nids artificiels attire déjà de nouvelles voisines
Depuis presque trente-cinq ans, dix-sept familles d’hirondelles de rivage percent leurs galeries dans l’ancien guidage en béton ; elles forment la colonie fondatrice. Aujourd’hui, la LPO veut élargir ce noyau, car chaque nichée supplémentaire accroît la survie d’une espèce devenue franchement rare dans ce Haut-Rhin.
Dès la fin de l’hiver, quatre familles pionnières ont adopté les cavités neuves, preuves immédiates de la pertinence du design. Cet ancrage précoce nourrit l’optimisme, puisque, année après année, d’autres couples imiteront ce choix, jusqu’à remplir entièrement le front de béton clair et vivant paisiblement.
Cette nouvelle aile du projet s’accorde avec les hirondelles de fenêtre, déjà fidèles au poste de commande depuis deux ans. Entre espèces cousines, la cohabitation reste paisible, car chacune préfère un type de gîte. Ensemble, elles dessinent un ballet aérien qui anime tout le canal.
Des chiffres encourageants nourrissent l’espoir des passionnés
La précision technique du béton armé, jointe à l’orifice incliné, assure la durabilité du nid et l’hygiène des poussins, car l’eau s’évacue sans retour. Chaque détail reflète l’analyse fine des besoins, validée par des tests menés pendant les mois de préparation intense et patiente réflexion.
Le montant de vingt mille euros paraît modeste à l’échelle des grands chantiers, pourtant il propulse une action concrète. L’essentiel provient du bénévolat : ponçage, ferrage, peinture. Cette synergie démontre qu’un projet simple, bien financé et partagé, peut répliquer ses résultats dans d’autres écluses voisines.
Bientôt, lorsque l’automne ramènera les vents frais, les hirondelles quitteront le canal pour l’Afrique, pourtant le mur restera silencieux, prêt à relancer la vie au printemps. Si l’essai reste concluant, de nouveaux modules verront le jour, doublant peut-être la capacité actuelle dès l’année prochaine.
Vers un futur lumineux pour ces oiseaux fidèles
Ce premier bilan invite déjà à l’enthousiasme, car les chiffres parlent et les ailes répondent. Le savoir-faire humain, associé à un engagement collectif constant, redessine le paysage du canal sans heurter la navigation. Tandis que les vacarmes urbains s’estompent au loin, un simple murmure d’oiseaux suffit désormais à rappeler qu’un geste précis peut restaurer un lien essentiel entre nature locale et présence humaine.