Les orages qui ont secoué la Seine-Maritime vendredi ne faisaient que lancer la partie ; dès ce week-end, de nouvelles cellules vigoureuses se préparent, alimentées par un conflit d’air chaud venu du sud et de rafales fraîches venues de l’Atlantique. Les modèles annoncent encore 20 à 40 mm de précipitations en peu de temps, soit l’équivalent de quinze jours de pluie locale, et un éclairage électrique soutenu qui imposera la prudence.
Orages imminents sous un conflit d’air chaud et frais
La dépression qui plonge des îles Britanniques vers la Manche crée un couloir instable où l’air océanique plus froid rencontre une masse d’air saharien remontant vers le nord. Cette juxtaposition aiguise les ascendances ; samedi 19 juillet, le risque orageux se renforce dans l’est de la France et glisse vers la Normandie en soirée, transportant grêle et rafales possibles.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une nouvelle salve pourrait balayer le département avec des noyaux pluvieux extrêmement chargés ; les cumuls attendus frôlent localement 40 mm et pourraient tomber en moins de trois heures selon le suivi de Météo-Villes. Des grêlons jusqu’à quatre centimètres restent envisageables bien que jugés peu probables par certains prévisionnistes, prudence donc sur les toitures légères.
Parallèlement, Météo-France maintient la Seine-Maritime en vigilance jaune tandis que la Manche, le Calvados et l’Ille-et-Vilaine conservent leur niveau orange, preuve que la dorsale orageuse continue de s’étirer le long du littoral. Les habitants doivent rester informés jusqu’à la levée de l’alerte.
Ces orages attendus renforceront vents, grêle et coupures locales
Samedi, les premières dégradations éclatent dès l’aube sur le Pays de Caux puis glissent vers Rouen, où les rafales pourront atteindre 45 à 50 km/h en après-midi. Les averses isolées du matin laisseront place à des cellules plus organisées avant le crépuscule, multipliant les impacts de foudre.
Dimanche 20 juillet, la tension restera élevée : la Chaîne Météo évoque un ciel couvert le matin avant un regain orageux diurne, avec nouveau risque de grêle et de ruissellements rapides en ville. Les pompiers, déjà mobilisés sur 67 interventions fin juin lors d’un épisode semblable, se préparent à renforcer leurs effectifs.
La préfecture recommande de limiter les déplacements lors des plus fortes averses ; même un orage « classique » peut provoquer coupures d’électricité et chutes d’arbres, comme rappelé par les bilans antérieurs. Les automobilistes devront éviter les axes inondables, particulièrement dans les vallées de la Seine et du Havre.
Après les pluies, un rafraîchissement durable, mais pas d’accalmie franche
Les prévisionnistes envisagent un basculement du flux au nord-ouest dès lundi : l’air océanique plus frais devrait faire tomber les maximales sous la barre des 25 °C sur l’ouest du pays. La Normandie, déjà arrosée, s’orienterait vers une semaine plus stable mais encore ponctuée d’averses résiduelles.
Météo-France confirme une tendance plus sèche après le 22 juillet, avec des températures proches ou légèrement sous les normales, notamment sur la moitié nord. Toutefois, la vigilance jaune pour orages se maintient par précaution, la masse d’air restant instable dans un contexte d’été 2025 plus chaud que la moyenne de 1,1 °C.
Les climatologues de Keraunos notent d’ailleurs qu’après un mois de juin déjà très actif, juillet poursuit une fréquence orageuse soutenue à l’échelle nationale, soulignant une saison électrique remarquable. Les agriculteurs touchés par les orages de grêle du 13 et du 25 juin sont invités à déclarer leurs pertes, signe que la succession d’épisodes violents pèse sur les cultures.
Vigilance prolongée : rester informé malgré l’apparente accalmie
Dès que les nuages se disperseront, la tentation sera grande d’oublier le danger ; pourtant, l’humidité résiduelle combinée à la fraîcheur nocturne pourra relancer localement des foyers instables. Surveiller les bulletins et sécuriser les abords des habitations reste la meilleure défense, surtout quand un simple grain peut à nouveau concentrer quinze jours de pluie sur une poignée d’heures.